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À LA RECHERCHE DE DAPHNÉ

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DISTRIBUTION

Texte : Arnaud Poujol

Voix : Alice Ravion et Arnaud Poujol

Musique : Serge Korjanevski

Peintures sylvestres : François Robert

Des visages évanescents, dessinés à même l'écorce des arbres, sont esquissés à la craie : François Robert,

nous invite à ouvrir nos yeux et notre imaginaire.

Les visages qu’il évoque n'ont pas vocation

de portraits ni d'illustrations.

Ils incarnent plutôt une icône furtive

dans laquelle chacun peut se projeter.

 

« Hors de toute perspective et hors de tout contexte décoratif,

mes visages peints se rapprochent davantage de l’icône que du portrait. L’icône s’oppose au portrait naturel représentatif d’une personne dans son contexte, ses émotions.

Plus schématique, elle entraîne une certaine froideur.

Eikôn en grec signifie « image ». Elle possède une dimension religieuse parente des mythes qui nous occupent.

Son spectateur perçoit une atmosphère liée à la magie

renforcée par la présence des arbres.

Voire même, pour mes réalisations,

une apparence d’idole sylvestre. »

 

François Robert

À LA RECHERCHE DE DAPHNÉ

CRÉATION 2011

 

En introduisant une fiction, celle d’un veilleur,

d’un garde champêtre, d’un guide inopportun

qui traque nuit après nuit celle qui trace des visages

à même l’écorce des arbres, apparait la nymphe Daphné des Métamorphoses d'Ovide.

 

L’effet de contraste entre l’âpreté du personnage

et la perfection de la grammaire d’Ovide nous rend la part fantastique et la nécessité du mythe,

celle qui repose dans le texte du poète latin

et ne demande qu’à renaitre.

Une « matière sonore » vient créer

une enveloppe organique.

Mêlant des éléments acoustiques naturels - chants d'oiseaux, souffle, tenue de voix - et des sons synthétiques, cet espace sonore se joue du timbre de Daphné

et de son hypothétique gardien :

se dessine alors un paysage sonore, impalpable,

habité par l'écho de leur voix et de la nature.

 

 

EXTRAIT

Une voix : Non, soyons sérieux.

Dis-toi bien qu'ici rien n'échappe à celui qui sait poser son regard sur les gens et les choses de telle façon

que rien ne pourra jamais arriver

car je t'ai à l'œil toi et tes visages tracés à la craie

pour fuir l'ardeur de je ne sais qui ou je ne sais quoi...

Cela ne me regarde pas mais je connais ces visages.

Ce sont les visages de ceux qui jadis vivaient ici

et qui courraient dans les forêts avec la même pagaille

dans les cheveux et le cœur au bord du vide, tout entiers requis par la joie de l’instant celle des courses folles dans les forêts comme celles des indiens dans les histoires mais des indiens d’avant, d’avant les lauriers sur les boutons dorés, d’avant toi et moi, devisant dans l’obscurité et le froid des forêts,

tu ne trouves pas qu’il fait froid ?

Dis tu ne voudrais pas venir,
te rapprocher,
sortir de la forêt et peut-être,
oui peut-être que tu me diras ton nom ?

Une autre voix : Daphné. Je m’appelle Daphné.

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